Ne perdons pas notre Espérance !

« L'espérance chrétienne est l’attente de quelque chose qui a déjà été réalisé, (c'est) avoir la certitude que je suis en chemin vers quelque chose qui est, et non quelque chose que j'aimerais qu'il y ait. Voilà l'espérance chrétienne ». Pape François

Prière, mains

En cette période particulière et souvent pénible, l’Église nous invite à cultiver l’Espérance, une des trois vertus théologales.

Pour bien comprendre de quoi l’on parle quand on évoque l’Espérance, le père Édouard nous propose de relire quelques réflexions du pape François sur ce thème.

Paroles du pape François sur l’espérance

Ces extraits sont principalement tirés des audiences du pape du 7 décembre 2016 au 11 mai 2017

L’espérance ne déçoit pas. L’optimisme déçoit, l’espérance non ! Nous en avons grand besoin, en ces temps qui apparaissent obscurs, où parfois nous nous sentons perdues devant le mal et la violence qui nous entourent, devant la douleur de tous nos frères. Il faut l’espérance ! Nous nous sentons perdus et aussi un peu découragés, parce que nous nous trouvons impuissants et il nous semble que cette obscurité ne doit jamais finir. Mais il ne faut pas laisser l’espérance nous abandonner, parce que Dieu chemine avec nous avec son amour. (...) Il chemine et il me tient par la main. Dieu ne nous laisse pas seuls. Le Seigneur Jésus a vaincu le mal et nous a ouvert la route de la vie.

Pape François 7 décembre 2016

Quand nous sommes dans l’obscurité, dans les difficultés, le sourire ne vient pas et c’est précisément l’espérance qui nous enseigne à sourire pour trouver cette route qui mène à Dieu. Une des premières choses qui se produisent chez les personnes qui se détachent de Dieu est que ce sont des personnes sans sourire. Peut-être sont-elles capables de rire un bon coup, de lancer une plaisanterie, l’une derrière l’autre, de rire... mais il manque le sourire ! Seule l’espérance donne le sourire : c’est le sourire de l’espérance de trouver Dieu.

Pape François 7 décembre 2016

La vie est souvent un désert, il est difficile de cheminer dans la vie, mais si nous nous confions à Dieu, elle peut devenir belle et large comme une autoroute. Il suffit de ne jamais perdre l’espérance, il suffit de continuer à croire, toujours, en dépit de tout.

Pape François 7 décembre 2016

L’espérance ouvre de nouveaux horizons, rend capables de rêver ce qui n’est même pas imaginable. L’espérance fait entrer dans l’obscurité d’un avenir incertain pour marcher dans la lumière. Elle est belle, la vertu de l’espérance ; elle nous donne beaucoup de force pour marcher dans la vie.

Pape François 28 décembre 2016

Pour parler d’espérance à celui qui est désespéré, il faut partager son désespoir ; pour essuyer une larme du visage de celui qui souffre, il faut unir nos pleurs aux siens. C’est seulement ainsi que nos paroles peuvent être réellement capables de donner un peu d’espérance. Et si je ne peux dire ce genre de paroles, avec les pleurs, avec la douleur, mieux vaut le silence ; la caresse, le geste mais pas de parole.

Pape François 4 janvier 2017

Quand on parle d’espérance, nous pouvons être tentés de la comprendre selon l’acception commune du terme, c’est-à-dire en nous référant à quelque chose de beau que nous désirons mais qui peut ou non se réaliser. Nous espérons que cela se produira, c’est comme un désir. On dit par exemple : « J’espère qu’il fera beau demain » mais nous savons que le lendemain il peut faire mauvais temps... L’espérance chrétienne n’est pas comme cela. L’espérance chrétienne est l’attente de quelque chose qui a déjà été réalisé ; il y a la porte, là, et j’espère arriver à la porte. Que dois-je faire ? Marcher vers la porte ! Je suis certain que j’arriverai à la porte. C’est cela, l’espérance chrétienne : avoir la certitude que je suis en chemin vers quelque chose qui est, et non quelque chose que j’aimerais qu’il y ait. Voilà l’espérance chrétienne.

Pape François 1er février 2017

L’espérance chrétienne est l’attente d’une chose qui a déjà été réalisée et qui se réalisera de manière sûre pour chacun de nous. Y compris notre résurrection et celle de nos proches défunts, par conséquent, ce n’est pas une chose qui pourra arriver ou non, mais c’est une réalité certaine, dans la mesure où elle est enracinée dans l’événement de la résurrection du Christ. Espérer signifie donc apprendre à vivre dans l’attente. Apprendre à vivre dans l’attente et trouver la vie. Quand une femme se rend compte qu’elle est enceinte, tous les jours elle apprend à vivre dans l’attente de voir le regard de ce petit enfant qui va venir. Ainsi nous aussi nous devons vivre et apprendre de ces attentes humaines et vivre dans l’attente de regarder le Seigneur, de rencontrer le Seigneur. Ce n’est pas facile, mais cela s’apprend : vivre dans l’attente. Espérer signifie et implique un cœur humble, un cœur pauvre. Seul un pauvre sait attendre. Celui qui est plein de lui-même et de ses biens ne sait mettre sa confiance en personne d’autre sinon en lui-même.

Pape François 1er février 2017

Voici alors pourquoi l’espérance chrétienne est solide, voilà pourquoi elle ne déçoit pas. Jamais elle ne déçoit. L’espérance ne déçoit pas ! Elle n’est pas fondée sur ce que nous pouvons faire ou être, ni même sur ce en quoi nous pouvons croire. Son fondement, c’est-à-dire le fondement de l’espérance chrétienne, est ce qui peut exister de plus fidèle et de plus sûr, c’est-à-dire l’amour que Dieu lui-même nourrit pour chacun de nous. C’est facile de dire : Dieu nous aime. Nous le disons tous. Mais pensez un peu : chacun de nous est-il capable de dire : je suis sûr que Dieu m’aime ? Ce n’est pas si facile à dire. Mais c’est vrai. C’est un bon exercice, ceci, de se dire : Dieu m’aime. C’est la racine de notre sécurité, la racine de l’espérance. (...) Cette sécurité, personne ne nous l’enlève. Et nous devons le répéter comme une prière : Dieu m’aime. Je suis sûr que Dieu m’aime. Je suis sure que Dieu m’aime.

Pape François 15 février 2017

Combien de fois nous autres, chrétiens, sommes-nous tentés par la déception, par le pessimisme... Parfois, nous nous laissons aller aux lamentations inutiles, ou bien nous restons sans parole et nous ne savons même pas que demander, qu’espérer... Mais une fois encore, le Saint-Esprit vient à notre aide, lui qui est la respiration de notre espérance, qui maintient vivants le gémissement et l’attente de notre cœur. L’Esprit voit pour nous au-delà des apparences négatives du présent et nous révèle dès maintenant les cieux nouveaux et la terre nouvelle que le Seigneur prépare pour l’humanité.

Pape François 23 février 2017

Notre espérance n’est pas un concept, ce n’est pas un sentiment, ce n’est pas un téléphone portable, ce n’est pas un tas de richesses ! Notre espérance est une personne, c’est le Seigneur Jésus que nous reconnaissons vivant et présent en nous et en nos frères, parce que le Christ est ressuscité.

Pape François 5 avril 2017

Marie n’est pas une femme qui déprime devant les incertitudes de la vie, surtout quand rien ne semble aller dans la bonne direction. Ce n’est pas non plus une femme qui proteste violemment, qui invective contre le destin de la vie qui nous révèle souvent un visage hostile. C’est en revanche une femme qui écoute : n’oubliez pas qu’il y a toujours un grand rapport entre l’espérance et l’écoute et Marie est une femme qui écoute. Marie accueille l’existence telle qu’elle se remet à nous, avec ses jours heureux mais aussi avec ses tragédies que nous voudrions ne jamais avoir rencontrées. Jusqu’à la nuit suprême de Marie, quand son Fils est cloué au bois de la croix.

Pape François 11 mai 2017

Nous ne sommes pas orphelins : nous avons une Mère au ciel, qui est la Sainte Mère de Dieu. Parce qu’elle nous enseigne la vertu de l’attente (la vertu de l’espérance), même quand tout semble privé de sens : elle a toujours confiance dans le mystère de Dieu, même quand il semble s’éclipser à cause du mal dans le monde. Dans les moments de difficulté, puisse Marie, la Mère que Jésus nous a offerte à tous, toujours soutenir nos pas, puisse-t-elle toujours dire à notre cœur : « Lève-toi, regarde devant, regarde l’horizon ! » parce qu’elle est Mère de l’espérance.

Pape François 11 mai 2017

L’espérance n’est pas un simple optimisme, ce n’est pas une tape sur l’épaule ou un encouragement de circonstance, avec un sourire fuyant. Non ! C’est un don du Ciel que nous ne pouvons pas nous procurer tout seul. Tout ira bien, disons-nous avec ténacité en ces semaines, nous agrippant à la beauté de notre humanité et faisant monter du cœur des paroles d’encouragement. Mais, avec les jours qui passent et les peurs qui grandissent, même l’espérance la plus audacieuse peut s’évaporer. L’espérance de Jésus est autre. Elle introduit dans le cœur la certitude que Dieu sait tout tourner en bien, parce que, même de la tombe, il fait sortir la vie.

Pape François 11 avril 2020

Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il ne s’agit pas d’une formule magique, qui fait s’évanouir les problèmes. Non, la résurrection du Christ n’est pas cela. Elle est au contraire la victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui “n’enjambe pas” la souffrance et la mort, mais les traverse en ouvrant une route dans l’abime, transformant le mal en bien : marque exclusive de la puissance de Dieu.

Pape François, Pâques 2020